vendredi 6 juin 2014

Disparition de Maurice Agulhon

Maurice Agulhon 
(1926-2014)Maurice Agulhon (1926-2014). (©ANDERSEN/SIPA)

Maurice Agulhon vient de mourir le 28 mai  à 87 ans. C’était un membre fidèle et éminent de l’Association des Professeurs d’Histoire et de Géographie.  Nous lui rendrons hommage dans notre revue Historiens et Géographes.
Né à  Uzès dans le Gard le 20 décembre 1926 de parents instituteurs de confession protestante et de sensibilité de gauche, le jeune Maurice fit des études brillantes qui le conduisirent à l’ENS,  rue d’Ulm. Il consacra sa thèse sous la direction d’Ernest Labrousse à l’histoire de la République dans le Var. Sa thèse soutenue en 1969 porte sur  « Les origines de la traditionrépublicaine, un mouvement populaire au temps de 1848 ». Elle comporte trois volumes  Tome1 La République au village, tome2 La vie sociale en Provence intérieure, le tome3 Toulon, une ville ouvrière au temps du socialisme utopique.
Il fut professeur de lycée, puis détaché au CNRS, professeur des universités à Aix, puis à Paris 1, enfin professeur au Collège de France.
C’est l’historien de la sociabilité des symboles de la République, des Républiques,  en particulier de Marianne dont il suit l’évolution du buste jusqu’à nos jours (Marianne au combat, 1789-1880), Marianne au pouvoir(1880-1914), Les Métamorphoses de la Marianne, 2001). Homme de gauche, il s’intéresse au personnage du  général  Gaulle comme figure mythologique  et décrypte ses symboles, ses lieux, ses références historiques (De Gaulle, histoire et symbole, mythe, 2000). Ses synthèses sur 1848 ou l’apprentissage de la République (1848-1952), 1973 et La République de 1880 à nos jours, 1990  ont été et sont toujours  très utiles et très stimulantes.  
Président d’Honneur de La Société d’Histoire de 1848 et de la Société d’Etudes Jaurèsiennes, Maurice Agulhon s’était retiré dans son village natal dans la maison de sa mère, affaibli par la maladie. Il avait légué récemment à l’université d’Avignon sa bibliothèque.

A sa famille, ses proches amis, l’APHG  exprime sa vive sympathie.