dimanche 1 octobre 2017

La chronique cinéma d'Albert Montagne: Yohann Chanoir, Las Vegas, Mise en scène


Yohann Chanoir, Las Vegas, Mise en scènes
Ed. Espaces & Signes, Coll. Ciné Voyage, 2017, 80 p., 12 €. 
 

Las Vegas, la ville connue du monde entier pour ses jeux, ses casinos, ses revues et ses hôtels, est ici magnifiée, comme l’intitulé le suggère, par le cinéma. De même que le western et les armes à feu font partie intégrante de l’esprit et de la culture étasunienne, Las Vegas fait partie du C.V. métrique obligé de tout bon cinéaste américain : Burton, Coppola, Curtiz, Eastwood, Ford, Gordon, Huston, Penn, Powell, Scorsese, Siegel, Spielberg, Stallone, Walsh... Yohann Chanoir, historien (agrégé, spécialiste du cinéma médiéval, rédacteur à de nombreuses revues, tant numériques que papier, notamment à Historiens et Géographes...) et cinéphile (collaborateur, entre autres, à Darkness, Ciné Bazar...) planifie 6 chapitres donnant 6 visages d’une ville exceptionnelle. Banco à Vegas est le jack pot ou le crash des voleurs et des joueurs : casses de L’Inconnu de Las Vegas (1960) et de son remake Ocean’s Eleven (2001), de Destination : Graceland (2001), parties effrénées de Rain Man (1988) et de Las Vegas 21 (2008). Les parrains de Vegas rappelle l’importance de la mafia, des syndicats, des gangsters et des pin up, de la violence, du vice et de l'argent blanchi et fructifié : Tuez Charley Varrick (1973), Le parrain 2 (1974), Banco (1986), Bugsy (1991), Casino (1995),  Rush Hour 2 (2001), Joker (2015). N’oublions pas la police avec L’épreuve de force (1977). Une ville plurielle est celle des familles (L’amour en quatrième vitesse, 1964), du sexe (Read Heat, 1974), de la drogue (Las Vegas Parano, 1998), des affaires et règlements de comptes (The big short : le casse du siècle, 2015 ; Jason Bourne, 2016). Mais Las Vegas est aussi un désert avec ses bases militaires et terroristes (Megaforce, 1982 ; Top Gun, 1986 ; Good Kill, 2014) et ses routes (Point Limite Zéro, 1971 ; Into The Wild, 2007) et le théâtre de l’Apocalypse (Le conquérant, 1956 ; Le fantastique homme colosse, 1957 ; Les survivants de la fin du monde, 1977 ; Superman, 1978 ;  Mars Attacks, 1996 ; Indiana Jones et le temple de cristal, 2008. Enfin, Las Vegas est enfin Le Nevada, la terre des westerns, de la conquête de l’Ouest (Le cheval de fer, 1924 ; La rivière d’argent, 1948) à la mort du Far West (Les désaxés, 1961 ; Le dernier des géants, 1976). Des index de films, de réalisateurs et de lieux, concluent le tout. Il faut souligner les nombreuses photos filmiques  en couleurs et, surtout, les précieuses cartes qui enrichissent le texte et qui situent, chapitre par chapitre, les lieux cités. Ce livre dense, érudit et pédagogique, s’adresse aux géographes et aux cinéphiles, aux historiens et aux voyageurs avides de revivre in situ les films. La ville américaine est aussi au programme en géographie dans les collèges et les lycées et son approche filmique, originale, comblera les enseignants et les élèves. D’autres villes, toujours de rêves, sont abordées dans la Collection Ciné Voyage créée par Edouard Dor : Berlin, Bombay, Hong Kong, Marseille, New York, Rome, Tokyo. Las Vegas est un ouvrage cinéphile et ludique à découvrir absolument, tout comme la Collection Ciné Voyage, et tient sa place centrale dans les bibliothèques, les gares et les aéroports. 
Albert MONTAGNE

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